User’s City ?

Le Grand Paris face au numérique : les processus de participation citoyenne dans la ville en transformation

Directeur de la thèse : Alessia de Biase
École doctorale : ED 395, Paris Ouest Nanterre La Défense
Discipline : Amenagement et urbanisme
Année d’Inscription : 2013
Financement : Contrat CIFRE à la Mairie de Paris

Résumé

Le projet de recherche se pose l’objectif d’étudier les dynamiques urbaines qui se posent au projet d’une « Smart City » (« Ville Intelligente ») dans le cadre du Grand Paris. À partir de la diffusion du modèle « Smart City » au niveau international, la thèse voudra cerner les phénomènes sociaux et les changements territoriaux nés du rapport entre ville en transformation, habitants et technologies.
Parmi les récentes déclarations faites par la Ville de Paris, il est possible de retrouver la collaboration avec la ville de San Francisco autour les thématiques « smart », « open data » et « start-up », car d’ailleurs la démarche vers des politiques « open » semble être un des enjeux majeurs pour la Ville de Paris. En outre, l’État français a annoncé le projet des « quartiers numériques » à Paris et proche banlieue : défini comme une volonté de regrouper sur le même territoire les « acteurs de l’innovation », ce modèle semblerait se fonder plutôt sur les concepts d’attractivité urbaine et de compétitivité économique internationale.
Pour qui la ville du futur est-elle projetée et quel rôle est-il prévu pour les habitants dans les processus de transformation et participation urbaine ? Pourquoi la « Ville Intelligente » semble-t-elle être le scénario dominant pour la ville future ? Quels sont les enjeux territoriaux, projectuels et sociaux sous-entendus ?
Nous posons l’hypothèse selon laquelle le projet pour une Paris Smart City, en se focalisant sur l’introduction du numérique dans le projet urbain, semblerait présupposer un nouveau type de société civile spécifique, dont les « habitants » sembleraient être considérés comme des « users ». Les paramètres d’accès (économique, social, physique) poseraient en outre une contraposition entre « user » et « luser », en causant des complexes dynamiques d’appartenance, participation et exclusion territoriale (mais aussi sociale, économique et politique).
Le projet mettra donc les problématiques à l’épreuve d’une deuxième hypothèse selon laquelle les paramètres économiques et politiques à la base des rapports internationaux influenceraient les processus de mondialisation du modèle « Smart City », car semblerait se définir un fort lien entre les décideurs des politiques urbaines (publiques) et l’industrie de l’information et de la communication (privée).
La thèse de recherche se consacrera principalement sur le projet du Grand Paris Numérique, dont Paris et sa banlieue constitueront le terrain principal. Pour mieux cerner les dynamiques qui se posent à l’implantation du modèle « Smart City », nous semble aussi fondamentale d’avancer une comparaison avec la ville de San Francisco (à partir de la récente collaboration avec la Ville de Paris).
Le terrain donc prévoira une enquête ethnographique des « lieux et des acteurs de l’innovation » impliqués dans le projet du Grand Paris Numérique, selon une articulation composé par les mandataires (administrations publiques), les réalisateurs (entreprises et agences d’architecture et du numérique) et les habitants.
Le terrain sera en outre composé par l’analyse de plateformes numériques et des textes (lois, documents officiaux) produits par les administrations publiques à différentes échelles (locale, nationale et internationale), qui font le support pour la mise en oeuvre du projet pour un Grand Paris Numérique.
L’objectif est de comprendre les processus de transformation urbaine à partir de la création des politiques publiques et urbaines, car le Grand Paris Numérique est un projet de transformation urbaine au moment de son début. Le projet de recherche voudra comprendre le jeu d’acteurs sous-entendu et les différentes figures, récits et discours qui surgissent de la transformation urbaine pour un projet de « Ville Numérique ».
L’intérêt fondamental consistera en saisir les dynamiques et les manières dont les discours deviennent pratiques, et vice-versa, jusqu’à comprendre comment la puissance de l’imaginaire du futur peut influencer ou véhiculer à la fois les unes et les autres.
Enfin, un des résultats attendu sera de comprendre les processus de mondialisation en cours qui à ce moment-la, semblent interroger les technologies de l’information.