Projet scientifique
Axe 2 : Justice et inégalités (2016-2024)

Surexploitation des eaux souterraines et processus de construction des inégalités. Cas de la plaine du Saïss au Maroc

Directeur de la thèse : David Blanchon
École doctorale : ED 395, Paris Ouest Nanterre, La Défense
Année d’Inscription : 2015
Financement : Contrat Doctoral Paris X

Résumé

Depuis cinquante ans, l’irrigation par les eaux souterraines connait un développement phénoménal mondial. Ce développement devint important au Maroc à partir des années 1980 et permit la mise en place d’une économie basée sur ces ressources en eau. C’est ce qui est communément appelé aujourd’hui « groundwater economy » (GWE).
Cette évolution est généralement qualifiée de silencieuse et d’invisible : silencieuse parce qu’il s’agit d’une forte dynamique qui a évolué de façon, informelle, individuelle et en marge des politiques publiques ; invisible dans la mesure où les agriculteurs ne perçoivent pas les effets et impacts de leur pompage sur les nappes et ne se représentent pas la finitude de la ressource.
Aujourd’hui, face aux nombreuses opportunités permises grâce à l’irrigation par les eaux souterraines dans les régions arides et semi-arides, la sonnette d’alarme est tirée quant à la durabilité de cette ressource. Face à une surexploitation massive de plus en plus généralisée, plusieurs chercheurs prévoient, en l’absence de politiques spécifiques mettant en place des mécanismes de gestion efficaces et adéquats, l’effondrement des systèmes basés sur l’économie des eaux souterraines et l’exclusion d’une partie de la population rurale devenue fortement dépendante vis-à-vis de cette ressource.
L’objectif principal de cette thèse serait d’étudier la construction des inégalités d’accès aux différentes ressources de production et en particulier la terre et l’eau, inégalités qui se sont creusées en relation avec la dynamique engendrée par la GWE, dans un contexte de surexploitation des ressources en eaux souterraines. Son originalité réside dans l’étude d’un modèle de développement qui diffère des modèles décrits dans la littérature, plus complexe, ne conduisant pas inéluctablement à l’exclusion sociale, mais plutôt à la coexistence de différentes stratégies d’exploitation.