Jury de la soutenance :
- Catherine DESCHAMPS, Professeure (HDR), ENSA Paris-la Villette, Rapporteure
- Luc GWIAZDZINSKI, Professeur (HDR), ENSA Toulouse, Rapporteur
- Thibaut BESOZZI, Ingénieur de recherche, Université de Lorraine, Examinateur
- Florence BOUILLON, Maîtresse de conférence, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, Examinateure
- Catherine CHOMARAT-RUIZ, Professeure (HDR), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Examinateure
- Éric LE COGUIEC, Professeur (Éq.HDR), Université de Liège, Examinateur
Résumé de la thèse
Dispositifs spatiaux de la « ville hostile » et tactiques de résistance urbaine : marges, situations, interstices
Pics, cailloux, potelets, grilles, pentes, agencements végétalisés, assises individuelles ou individualisées... Et si l’aménagement de l’espace public et la conception architecturale favorisaient l’exclusion et la peur de l’autre selon un double régime d’esthétique et de convivialité et de sécurité et de défense par la production d’espaces (in)hospitaliers et l’implantation de dispositifs spatiaux hostiles ? Avec ce travail de recherche doctorale, nous aimerions faire l’hypothèse que la ville, en voulant chasser l’indésirable, produit dans le même temps de l’indésirabilité. Notre analyse critique porte sur le design urbain comme possibilité d’une convivialité excluante et marginalisante. Nous souhaitons proposer un questionnement sur le design urbain à Paris en prenant comme point de départ les grands travaux d’Haussmann dès 1853. Effectivement, nous pensons que cette date clé à modifié en profondeur l’organisation urbaine de cette ville, avec entre autres l’arrivée du courant hygiéniste, compris comme la spécification et la distribution des pratiques sociales en lien avec les pratiques spatiales. En effet, nous aimerions, avec le design urbain comme outil d’analyse critique de la ville, proposer un questionnement sur l’accueil et l’hospitalité des un
Or, si le pouvoir semble assigner des places et des trajectoires aux plus démuni e s par le tri des comportements et la distribution des corps au sein de l’espace public, il nous faudra aussi regarder les actes de résistance, perçus comme des ruses, des stratagèmes et des détournements des dispositifs spatiaux de pouvoir urbains. Ces espaces seront envisagés comme des situations où peuvent se concrétiser des « manières de faire » autrement, des « espaces des possibles » pour des subjectivités marginalisées, nomades, déterritorialisées. Cette réflexion nous fait dire que de l’inhospitalité urbaine et de l’hostilité spatiale, induites par un design urbain hostile, naissent des « marginalités créatives » qui permettent de repenser les rapports de force et de recréer de nouveaux espaces d’accueil et accueillants, d’inclusion et inclusifs, d’hospitalité et hospitaliers.