Résumé
Ce travail de thèse en architecture s’attache aux bâtiments collectifs d’après-guerre, ces barres et ces tours de logements collectifs sociaux, avec les équipements qui les accompagnent. Ils parsèment le paysage urbain et sont considérés par les acteurs institutionnels et les habitants comme les « mal aimés de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme », en manque de reconnaissance patrimoniale. Bien que ces bâtiments soient sortis de terre dans un contexte de crise du logement où il a fallu construire en masse, les plus grands noms de l’architecture ont signé certains de ces projets.
Aujourd’hui, ces bâtiments du quotidien ont vieilli, sont stigmatisés et se dégradent au point d’être parfois qualifiés d’insalubre par les acteurs locaux et nationaux. Entre risques de démolition et réhabilitations invasives, ils sont pour certains en sursis
En s’interrogeant sur ces difficultés, cette thèse se propose d’étudier 6 sites franciliens d’ensembles de logements collectifs sociaux et d’équipements associés, réalisés par l’atelier d’architecture AUA (1960-1985), en Ile-de-France, dans lequel la question de la patrimonialisation est posée. Une véritable archéologie du projet sera réalisée sur les différents sites, avec la mise en place des frises historiques, véritables lignes de vie du bâtiment. Ce travail est le résultat d’une analyse croisée associant le diagnostic architectural à l’étude des réseaux d’acteurs institutionnels, politiques et des pratiques des habitants, afin de développer une typologie des conflits entre patrimonialisation, héritage et habiter. Plus largement ces terrains d’études me permettent d’observer et de comprendre les tensions autour de la patrimonialisation de l’architecture du quotidien et dans une seconde phase d’envisager l’étude et l’évolution d’autres sites comparables. Ces analyses s’inscrivent en outre dans une réflexion sur la manière dont en École d’architecture on enseigne le patrimoine notamment celui du XXe siècle.
Mots clefs : Héritage, Patrimoine, Architecture, Transmettre, Intervenir, Archéologie
Le jury sera composé de :
Mme. Laetitia Overney Maîtresse de conférences, Sociologue, HDR, ENSA Paris-Belleville
M. Gilles-Antoine Langlois Professeur, Urbaniste Historien, HDR, ENSA Paris-Val de Seine
Mme. Gaia Caramellino Associate Professor, Architecte, DR, École Polytechnique de Milan
M. Kenny Cupers Professeur, Architecte, PHD Université de Bâle
Mme. Antonella Tuffano Professeure, Architecte, HDR, Université Paris 1 Sorbonne
M. Benoît Pouvreau Historien, DR, Chargé d’inventaire Conseil général de la Seine-St-Denis
Mme. Antonella Mastrorilli, Professeure, Architecte, HDR, ENSAP Lille
M. Yankel Fijalkow, Professeur, Sociologue, HDR, ENSA Paris-Val de Seine
M. François Gruson, Professeur, Architecte, DR, ENSA Paris Malaquais