Quels sont, de nos jours, les « espaces intérieurs » des jeunesses européennes issues des classes moyennes ? Leur chambre à coucher est-elle encore l’ultime bastion de leur intimité ? À l’heure du tout numérique, est-ce un refuge ou plutôt un point d’ancrage dans leur (con)quête du monde ? Qu’est-ce qui fait « chez soi » pour les générations hyper-connectées ?
Les réflexions qui suivent sont des questionnements plus que des résultats de recherche. Celles-ci sont abordées du point de vue d’une anthropologue – ou mieux dit d’une ethnographe de l’urbain –, enseignant en école d’architecture depuis une petite dizaine d’années, et qui a été amenée à construire des enseignements sur le sujet des espaces intérieurs (trop souvent limités aux espaces domestiques) à l’entrecroisement de méthodes pluri-, inter- voire trans-disciplinaires. À cheval entre des intérêts de recherche et d’enseignement, le cheminement de ces réflexions part d’une interrogation sur la formation des espaces publics bar...