
Ch. 4 : De l’(im-)possibilité d’une autonomie spatiale des jeunes citadin·e·s.
Pour expliquer la faible fréquentation enfantine des rues de nos jours, il est habituellement incriminé l’intensification des flux automobiles. Ce n’est que très rarement que la dimension spatiale est convoquée en interrogeant le fait que les intérieurs deviennent de plus en plus spacieux et confortables au sein desquels les outils multimédias se démultiplient (radio, télévision, ordinateur, tablette, smartphone) et que les extérieurs se norment, se fragmentent, voire deviennent hostiles aux explorations libres des plus jeunes. Ce chapitre interroge ce mouvement lent qui a conduit au repli (volontaire ou contraint) de bon nombre d’enfants et d’adolescents dans les espaces domestiques contemporains. Ce qui se passe alors entre la maison et l’école révèle les possibles ou impossibles explorations libres des plus jeunes. Parmi les trajets quotidiens, le chemin de l’école est devenu l’objet d’une attention particulière depuis quelques décennies tant dans la société civile (avec l’apparition des pédibus, trottibus, rues scolaires, etc.) que dans le milieu de la recherche dont le centre d’intérêt semble s’être ouvert peu à peu aux pratiques enfantines hors contexte institutionnel (familial, scolaire, etc.), ce qui inévitablement demande de repenser les méthodes. Ainsi, le 4e chapitre de cet ouvrage se termine sur de considérations méthodologiques qui proposent d’analyser le phénomène dans l’action et en coopération avec les personnes concernées plus qu’au travers de la parole d’adultes sur les pratiques des plus jeunes.