Jury de la soutenance :
Kent Fitzsimons, maître de conférences à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux (examinateur)
Alain Guez, professeur HDR à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Malaquais (examinateur)
Hilde Heynen, professeure à la Katholieke Universiteit de Leuven (examinatrice)
Vincent Jacques, maître de conférences HDR à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles (rapporteur)
Frank Vermandel, maître de conférences HDR à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lille (rapporteur)
Résumé de la thèse :
La thèse s’intéresse à la « controverse postcritique » qui a animé la scène académique nord-américaine pendant les années 2000, ainsi qu’à ses prémisses dans la décennie précédente. Cet débat met en jeu des positions disciplinaires et idéologiques au premier abord opposées, entre les continuateurs d’une tradition intellectuelle marquée par le structuralisme, le « poststructuralisme » ou la Théorie Critique de l’École de Francfort et attachée à la possibilité d’une autonomie disciplinaire de l’architecture, et les tenants d’une attitude renouvelée de participation de l’architecture aux transformations socio-économiques, technologiques et culturelles de la fin du XXe siècle. La thèse propose de questionner l’opposition binaire entre deux générations, entre « critique » et « postcritique », autonomie et pragmatisme, ou encore théorie et pratique, qui a pu être établie pour interpréter cette discussion. Pour ce faire, elle combine l’analyse discursive avec une approche iconologique qui s’attache à suivre les images et concepts mobilisés par les différents protagonistes pour introduire de nouveaux éléments conceptuels dans le débat disciplinaire, fabriquer des imaginaires, penser des modalités d’interactions architecturales sensibles, soutenir des arguments théoriques ou encore permettre à la discipline de s’auto-représenter. En cartographiant les apparitions et trajectoires de ces images, il devient possible de faire émerger de nouvelles lectures transversales de la controverse. La thèse permet ainsi de mettre en évidence certains thèmes moins discutés dans les commentaires et études de la controverse : les tentatives d’élaboration d’une théorie de la post-métropole, l’évolution du genre des écrits théoriques, de leurs médiums et modalités de diffusion, les réflexions sur la flexibilisation du travail de conception architecturale, etc. À travers l’étude de ces thématiques, la thèse s’attache à mettre à jour les interactions entre différents débats internes à la discipline, en dialogue avec d’autres champs académiques et sous l’influence de conditions économiques et sociopolitiques externes. De cette façon, elle permet de réinscrire l’étude de cette controverse académique dans l’évolution du travail architectural comme travail créatif et sa réinscription dans l’économie politique contemporaine, tout en éclairant les contradictions qui traversent les positions critiques comme postcritiques et « projectives ».