Séance de l’Atelier Habiter la transition (réseau ACDD)
Mardi 9 avril de 10h à 16h30
Maison des sciences de l’homme et de l’environnement
Esplanade Germaine Tillon
1 Rue Charles Nodier
BESANCON
Au-delà de l’empreinte carbone dont les multiples outils numériques proposent de calculer les émissions CO₂ des activités de chaque humain, les débats s’aiguisent sur les limites d’un cadrage des actions individuelles. Loin de préoccuper uniquement les discussions scientifiques, le renouvellement des approches foisonne et les sillages sont très divers. Il en est largement question autour de la notion d’anthropocène. Dans un autre registre, on peut aussi penser à l’idée d’ombre climatique qui s’entend de manière récente et diffuse6. Tandis que la définition présente des contours relativement flous, l’expression interpelle une vision individualiste et comportementale des pollutions de gaz à effet de serre avec l’ambition de la compléter par « l’éthique, l’exemplarité et l’influence sociale »7 dans un contexte plus large. Reste que celui-ci est marqué par des injonctions non seulement en termes d’atténuation du réchauffement mais aussi d’adaptation aux bouleversements associés8. Alors que, dans ces situations de fragilités, les réfugiés climatiques ont été fortement affectés par des migrations entre les hémisphères sud et nord, ainsi que par les problématiques de politiques intergouvernementales9, la question des abris se complexifie. Les discours de catastrophe et de résilience10 ont notamment été confrontés à la discussion réflexive des expériences des sécheresses frappant les sols bâtis des régions dites « tempérées ». Analyser les ressorts des contradictions, leur éventuelle cohérence et les épreuves qu’elles rencontrent, fait l’objet des nombreuses rencontres entre chercheurs et acteurs que convie le Réseau Approches Critiques du Développement Durable11.
La trentième journée de l’Atelier « Habiter la transition » portera une attention conjointe aux pratiques sensibles aux chaleurs ressenties avec le réchauffement climatique et aux dimensions collectives de leur renouvellement. Cette séance ainsi dédiée aux manières plurielles de penser et de faire avec la vulnérabilité vise à comprendre leur place à différentes échelles territoriales de nos sociétés qu’elles prennent forme à travers des effets structurels, l’organisation des politiques, des actions, des savoirs, des outils, des mobilisations aussi bien institutionnelles que professionnelles et/ou citoyennes. L’entrée par la question des pratiques en collectivités permettra de faire dialoguer les réflexions théoriques, les démarches empiriques et les corpus utilisés par plusieurs disciplines scientifiques et par d’autres modes de construction de connaissances.
L’ouverture transfrontalière de ce programme invite à explorer les processus de territorialisation aux prises du réchauffement climatique, en croisant les regards sur la diversité des relations sociales à la fois à l’espace et au temps. Dans une première session, ils s’intéresseront autant à la longue durée d’une ère d’anthropisation et ses caractéristiques terrestres, qu’à l’actualité répétée des canicules et leurs dispositifs d’alerte locale, pour engager les échanges à rediscuter des problèmes et des moyens d’adaptation. La deuxième session examinera les disparités et les communs qui, du corps jusqu’au paysage, en passant par des lieux plus ou moins urbanisés, peuvent se déployer dans les cités en transformation et attacher les vivants, habitants et intervenants en-deçà ou par-delà leurs appartenances nationales. Cette nouvelle rencontre du cycle de conférences « Écologie des pratiques et place des collectifs » poursuivra au final le chantier des pistes qui mettent au travail les contributions critiques de la transition.
Programme de la journée du 9 avril 2024 :
Matinée (10h-12h) :
Introduction de Sophie Némoz et de Aurianne Stroude
• Michel Magny12 : « L’Anthropocène : un état critique »
• Béatrice Gisclard 13 : « Faire face au risque canicule sur les territoires : quelles stratégies d’adaptation pour les habitant.e.s ? »
Discussion animée par Aurianne Stroude
Après-midi (14h - 16h30) :
• Malou Allagnat14 : « Face à la chaleur, les inégalités socio-spatiales en périphérie urbaine »
• Clément Gaillard15 : « Réhabiliter le patrimoine climatique pour le rafraîchissement urbain »
• Anouk Bonnemains16 : « Quelle(s) transition(s) pour les territoires de montagne ? Entre résistance et transformation des modèles de développement. »
Discussion animée par Sophie Némoz
Echanges croisés et conclusion