Projet scientifique
Axe 1 : Fabrications de l’urbain (2016-2024)

Soutenance de thèse d’Ornella Puschiassis

7 décembre 2015 à l’Université Paris Ouest Nanterre

Lieu : 200 avenue de la République - 92001 Nanterre Cedex
Horaire : 14h
Auteure : Ornella Puschiassis

en salle D 04 - Bâtiment D - 4e étage
Titre de thèse
Des enjeux planétaires aux perceptions locales du changement climatique : pratiques et discours au fil de l’eau chez les Sherpa du Khumbu (région de l’Everest, Népal)

Sous la direction de Joëlle Smadja et Frédéric Landy

Résumé :
La région de haute montagne népalaise de l’Everest (Khumbu) est devenue un lieu emblématique de la diffusion des discours scientifiques et médiatiques sur le changement climatique en Himalaya. Les images de fonte des glaciers y alimentent une rhétorique alarmiste sur l’avenir de la ressource en eau et de sa disponibilité pour les populations himalayennes, cependant de nombreuses incertitudes demeurent. L’interprétation des modèles climatiques se heurte au manque de fiabilité des données et aux échelles appréhendées.
Dans cette thèse, en interrogeant les habitants sur leurs pratiques impliquant la ressource en eau et sur leur perception du climat, nous apportons un éclairage susceptible de compléter ces modèles. Les variations du climat et leurs conséquences sur les usages et la gestion de l’eau sont étudiés en combinant les échelles et les disciplines, en confrontant des données relevant de l’hydrologie comme de la géographie, et en les replaçant dans un contexte où les changements sont aussi d’ordre social, économique et culturel. Les Sherpa ne se réduisent plus seulement à l’image de bouddhistes et de guides de haute montagne, ils constituent aujourd’hui une société fortement interconnectée depuis le virage touristique du Khumbu engagé dans les années 1950.
L’étude de la gestion de l’eau révèle des logiques d’organisation et de restructuration d’un espace touristique fortement orienté vers l’international. Et il apparaît que les changements d’usages de l’eau au cours des dernières décennies sont davantage associés à l’insertion des habitants dans cette économie touristique qu’à des réponses au changement climatique. Les variations climatiques semblent donc être des préoccupations minimes à l’échelle locale tandis qu’elles alimentent les inquiétudes à une échelle mondiale. Ce décalage et les déformations discursives qui s’opèrent contribuent à alimenter un climat de tension dans la région où se pressent chercheurs, journalistes et experts internationaux.

Mots clés : eau, perception du changement climatique, Sherpa, pratiques, discours, montagne, Parc national, Népal, Himalaya

La soutenance sera suivie d’un pot auquel vous êtes chaleureusement invité(e)s.

Le jury est composé de :
Olivia AUBRIOT, Chargée de recherche au Centre d’Études Himalayennes, CNRS (examinatrice)
Barbara BROWER, Professeur, Portland State University – États-Unis d’Amérique (examinatrice)
Pierre CHEVALLIER, Directeur de recherche à HydroSciences, IRD (examinateur)
Béatrice COLLIGNON, Professeur, Université Bordeaux Montaigne (rapporteur)
Olivier GRAEFE, Professeur, Université de Fribourg – Suisse (rapporteur)
Frédéric LANDY, Professeur, Université Paris-Ouest Nanterre la Défense (directeur)
Joëlle SMADJA, Directrice de recherche au Centre d’Études Himalayennes, CNRS (directrice)